Le fil de l'APRIL

Différence entre les versions 7 et version actuelle

Résumé : L'April a pour objectifs de Promouvoir le logiciel libre auprès du grand public, des professionnels, des associations et des pouvoirs publics [...]

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L'April a pour objectifs de :

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2025-09-22

2025-09-15

2025-09-12

2025-09-08

2025-09-01

  • 11:25 UTC Bilan du groupe Transcriptions : 16 transcriptions publiées en août 2025

    Seize transcriptions ont été publiées au mois d’août 2025, ce qui correspond à 10 heures et 50 minutes d’enregistrements audio ou de vidéos.

    Ecosystème est une série de sept podcasts écrits et tournés par Mathilde Saliou et produits par Next, un service de presse en ligne. Dans ces podcasts, Mathilde s’entretient avec des spécialistes des enjeux environnementaux du numérique pour mieux comprendre les effets concrets de nos usages de ces technologies sur la planète et sur ses habitants.< br/>
    Les sept épisodes ont été transcrits. Vous trouverez la transcription des deux premiers épisodes dans la liste des transcriptions publiées au mois de juillet et la transcription des cinq suivants dans la liste des transcriptions publiées au mois d’août.
    Je me permets de reporter un commentaire lu dans la page de présentation de l’épisode 7 : « Grand merci pour ces entretiens, c’est génial et super instructif. J’en veux plus ! D’autant que l’équipe Transcriptions de l’April les rend en texte sur Libre à Lire !. C’est trop bien pour lire ça au fond du lit.
    Bonne lecture, voire relecture, de la transcription de chacun de ces sept épisodes, au fond de votre lit.... ou ailleurs !

    La liste des transcriptions publiées au mois d’août 2025 est disponible sur le site Libre à lire !.

    Participer aux transcriptions

    Rejoindre le groupe Transcriptions de l'April !

    Suivre les publications

    Pour vous tenir informé, consultez cette page.

    Pour suivre la publication des nouvelles transcriptions, vous pouvez vous abonner au flux RSS.

  • 09:56 UTC Lettre d'information publique de l'April du 1er septembre 2025

    Bonjour

    Tout d'abord, j'espère que votre été se passe aussi bien que vous le souhaitiez :)

    Les 22, 23 et 24 août l'April participait à Pas Sage en Steïr à Quimper, avec deux conférences en un atelier. Nous tenons à remercier très chaleureusement le Centre des Abeilles et notamment son accompagnatrice médiatique de choc Brigitte alias La Reine des Elfes pour l'organisation et l'accueil aux petits soins des personnes intervenantes.

    Dans un rapport publié en juillet 2025, une commission d'enquête sénatoriale alerte sur le défaut de pilotage politique de la commande publique, et appelle à « mieux exploiter [son] potentiel » au service de la souveraineté numérique européenne. Un document assez accablant, qui conforte l'April dans sa conviction de l'urgente nécessité d'une politique publique globale et ambitieuse de priorité au logiciel libre.

    Vous, ou votre organisation, avez prévu un événement grand public autour du logiciel libre entre le 12 septembre et le 12 octobre ? Il est encore temps de l'inscrire sur le site de la Fête des Possibles pour lui donner encore plus de visibilité et ainsi toucher encore plus de monde ! Retrouvez l'appel de l'April à participer à cette initiative portée par le Collectif pour une Transition Citoyenne.

    Je vous rappelle que la reprise de notre émission de radio Libre à vous ! est prévue mardi 9 septembre 2025 à 15 h 30. Le sujet principal portera sur la migration vers un système libre sur le poste de travail. Un choix dicté bien sûr par l'actualité, à savoir la fin du support de Windows 10 par Microsoft dès le 14 octobre et l'incompatibilité avec Windows 11 de millions d'ordinateurs pourtant encore fonctionnels. Au plaisir de vous retrouver à l'écoute pour une 9e saison !

    Marie-Odile Morandi et le groupe Transcriptions vous offrent seize nouvelles transcriptions. Marie-Odile vous conseille notamment la lecture, voire relecture, de la transcription des 7 épisodes du podcast intitulé Écosystème écrit et tourné par Mathilde Saliou. La transcription des deux premiers épisodes se trouve dans la liste des transcriptions du mois de juillet ; la transcription des cinq suivants dans la liste des transcriptions du mois d’août.

    Consultez la lettre publique ci-dessous pour toutes les autres informations et notamment la revue de presse qui propose une douzaine d'articles.

    Pour finir, la ville de Grenoble vient de publier sur son site un « kit d'accès logiciels libres » pour permettre à chacune et chacun « d'échapper à l’emprise technique des GAFAM en utilisant des logiciels et services libres ». Nous saluons cette belle initiative et espérons que d'autres collectivités s'en inspireront !

    Vous pouvez relayer cette lettre dans le Fédiverse pour nous aider à faire connaître l'April et ses actions.

    Une remarque, une info, une question ? Dites-le-nous.

    Librement,
    Isabella Vanni
    Coordinatrice vie associative et responsable projets à l'April

    Souveraineté numérique : pas de pilote à la commande publique !

    Le 8 juillet 2025, une commission d'enquête sénatoriale a remis son rapport « sur les coûts et les modalités effectifs de la commande publique et la mesure de leur effet d'entraînement sur l'économie française ». Elle alerte sur le défaut de pilotage politique de la commande publique et appelle « à mieux exploiter le potentiel de la commande publique au service de la souveraineté économique et numérique européenne ». Un document assez accablant, qui conforte l'April dans sa conviction de l'urgente nécessité d'une politique publique globale et ambitieuse, coordonnée à un niveau interministériel, de priorité au logiciel libre.

    Migrer de Windows vers un système libre, rendez-vous dans Libre à vous ! mardi 9 septembre 2025

    Pour rappel, Libre à vous ! fera sa rentrée mardi 9 septembre à 15 h 30. Le sujet principal de la 1ère émission de la saison 9 sera consacré à la migration vers un système libre sur le poste de travail. Un sujet d'une actualité brûlante, puisque Microsoft a annoncé la fin des mises à jour de sécurité pour Windows 10 dès le 14 octobre, ce qui pourrait entraîner l’obsolescence anticipée de millions d’équipements, encore fonctionnels, du fait de leur incompatibilité avec Windows 11. Nous allons discuter de ce sujet avec trois personnes invitées issues du monde associatif, des entreprises et des collectivités. Rendez-vous sur radio Cause Commune, 93.1 FM Île de France, ou sur le site de la radio.

    Dossiers, campagnes et projets

    Faites connaître le logiciel libre en participant à la Fête des Possibles !

    L'objectif de la Fête des Possibles est de mettre en lumière les actions citoyennes qui réinventent en mieux le monde. Le logiciel libre a toute sa place dans cette dynamique, et c'est pourquoi chaque année l'April invite les organisations de promotion du Libre à participer à cette initiative porté par le Collectif pour une Transition Citoyenne.

    Si vous ou votre organisation avez prévu un événement grand public autour du logiciel libre entre le 12 septembre et le 12 octobre, pensez à l'inscrire sur le site de la Fête des Possibles pour lui donner encore plus de visibilité et toucher encore plus de monde. Et n'oubliez pas de signalez votre participation sur l'Agenda du Libre, en ajoutant le mot-clé "fete-des-possibles-2025" à l'annonce de votre événement : cela permettra à l'April de mettre en valeur la contribution des organisations du monde du Libre à cette initiative.

    Émissions Libre à vous ! diffusées sur radio Cause Commune

    Après la pause estivale, Libre à vous ! fera sa rentrée mardi 9 septembre à 15 h 30. Comme de coutume, les podcasts par sujet et la transcription seront disponibles quelques jours plus tard.

    Seize nouvelles transcriptions

    Le groupe Transcriptions de l'April vous offre de la lecture avec seize nouvelles transcriptions :

    Revue de presse

    La revue de presse fait partie du travail de veille mené par l'April dans le cadre de son action de défense et de promotion du logiciel libre. Les positions exposées dans les articles sont celles de leurs auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de l'April.

    Pour gérer cette revue de presse, un groupe de travail a été créé (vous pouvez en consulter la charte) ainsi qu'une liste de discussion rp@april.org où vous pouvez envoyer les liens vers des articles qui vous semblent intéressants.

    La revue de presse est également diffusée chaque semaine sur le site LinuxFr.org. Cette diffusion lui offre un lectorat plus large.

    Il existe un flux RSS permettant de recevoir la revue de presse au fur et à mesure (rapidement et article par article donc).

    Les derniers titres de la revue de presse :

    Un Petit guide de la revue de presse est disponible pour celles et ceux qui souhaiteraient contribuer.

    Voir la page revue de presse sur le site pour le détail des articles.

    Conférences, événements

    Événements à venir

    Événements passés

    Vie associative

    Revue hebdomadaire

    Chaque vendredi, à midi pile, l'équipe des permanents et permanentes et les membres qui le souhaitent passent en revue les tâches et actions relatives à l'April dont ils ont la charge lors de la « revue hebdomadaire April » sur IRC (canal #april sur irc.freenode.net, accès avec un navigateur web). La durée est limitée, généralement un quart d'heure. Cela stimule les bonnes volontés, suscite des idées et des contributions, permet de suivre les activités des uns et des autres et éliminer un certain nombre de problèmes bloquants.

    Une page décrivant le principe d'une revue hebdomadaire est en ligne.

    Vous pouvez en savoir plus en consultant en ligne les archives des premières revues hebdomadaires, et notamment la synthèse de la revue du 22 août 2025

    Adhésions

    Au 1er septembre 2025, l'association compte 2 729 membres (2 455 personnes physiques, 274 personnes morales).

    Informations identiques à chaque lettre d'information

    Participer aux actions de l'association

    N'hésitez pas à proposer des coups de main, soit en écrivant à la liste april@april.org, soit en écrivant directement au conseil d'administration à l'adresse ca@april.org.

    Si vous disposez d'un peu de temps, vous pouvez prendre en charge l'une des tâches listées sur notre gestionnaire de projets.

    De même, si vous avez des idées de projets ou d'actions, vous pouvez en parler sur la liste april@april.org ou écrire au conseil d'administration à l'adresse ca@april.org.

    Listes de discussions

    Informations sur les listes générales de l'association

    Vous recevez cette lettre d'information interne car vous êtes inscrit ou inscrite sur la liste d'information qui regroupe l'ensemble des membres de l'association April (soit personnes physiques adhérentes, soit représentants ou représentantes de personne morale adhérente). Cette diffusion a lieu deux fois par mois automatiquement.

    Il existe également la liste liste-infos@april.org dédiée à la diffusion d'informations en rapport avec le Logiciel Libre et les activités de l'April. Les messages sont modérés et le trafic est limité à quelques courriels par semaine.

    La liste april@april.org accueille, quant à elle, les discussions d'ordre général sur le Logiciel Libre et les sujets afférents. Liste de discussion principale de l'association, elle est ouverte en lecture et en écriture à tous les membres et sert au travail quotidien de l'association.

    De son côté, la liste atelier@april.org traite des différents dossiers institutionnels de l'April, en particulier les 4 dangers (DRM, vente forcée, brevets, informatique déloyale), ainsi que de la promotion d'un droit à l'interopérabilité, de l'utilisation des logiciels libres dans le secteur public et, d'une manière générale, de tout dossier concernant la promotion et la défense du Logiciel Libre dans la sphère publique et politique.

    Comme son nom l'indique, la liste debats@april.org est une liste de discussion ouverte à tous les débats liés ou non au Logiciel Libre. Les discussions qui n'ont pas leur place sur la liste principale april@april.org doivent se dérouler sur cette liste.

    Vous pouvez vous inscrire à ces listes via le système de gestion des membres : https://www.april.org/my.

  • 09:00 UTC Souveraineté numérique : pas de pilote à la commande publique !
    Le 8 juillet 2025, une commission d'enquête sénatoriale a remis son rapport « sur les coûts et les modalités effectifs de la commande publique et la mesure de leur effet d'entraînement sur l'économie française ». Elle alerte sur le défaut de pilotage politique de la commande publique et appelle « à mieux exploiter le potentiel de la commande publique au service de la souveraineté économique et numérique européenne ». Un document assez accablant, qui conforte l'April dans sa conviction de l'urgente nécessité d'une politique publique globale et ambitieuse, coordonnée à un niveau interministériel, de priorité au logiciel libre.

    Télécharger le rapport (PDF)

    Le rapport de 489 pages, et les 67 recommandations de la commission d'enquête présidée par M. Simon Uzenat, est le produit de quatre mois de travaux menés entre mars et juillet 2025. L'absence d'un véritable pilotage de la commande publique, en tant qu'objet politique à part entière, est rapidement devenue le fil rouge des plus de 50 auditions, notamment conduites par le rapporteur M. Dany Wattebeld, avec la contribution régulière de Mme Catherine Morin-Desailly. L'enjeu de la souveraineté numérique et de l'adhérence aux solutions Microsoft a été l'une des principales préoccupations de ces travaux.

    La commande publique, un enjeu de « souveraineté numérique »

    Le rapport fait le choix de ne pas poser de définition précise de cette notion. Comme souvent, celle-ci semble un peu floue entre les questions de territorialité, d'ordre juridique, de nationalité des acteurs en cause, de maîtrise technique ou d'adhérence technologique.

    Posons ici que, pour l'April, la « souveraineté numérique » s'entend comme la détermination des conditions qui permettent l'expression et la maîtrise de ses activités ainsi que de l'exercice de ses libertés fondamentales sur les réseaux informatiques. Il s'agit ainsi d'un impératif de mission de service public pour l'État et les collectivités, mission qui passe nécessairement par un usage prioritaire des logiciels libres.

    À ce sujet, un des principaux points discutés dans le rapport concerne la question de l'application dite extraterritoriale du droit américain, qui permet potentiellement au gouvernement des États-Unis d'accéder à l'ensemble des données stockées par des entreprises américaines, quel que soit le lieu où leurs serveurs se trouvent. C'est évidemment un enjeu de très grande importance, notamment mis en exergue par l'exemple de la plateforme des données de santé, anciennement Health Data Hub, qui stocke encore, pour le moment, des données de santé des Françaises et des Français sur les serveurs de la plateforme Microsoft Azure.

    Une des citations les plus reprises dans les travaux de la commission d'enquête est celle de M. Anton Carniaux, directeur des affaires publiques et juridiques de Microsoft France qui, invité à garantir que ces données de santé hébergées par Microsoft ne seront jamais transmises à des autorités étrangères sans l’accord des autorités françaises, a répondu « Non, je ne peux pas le garantir ». Rappelons ici une caractéristique importante des commissions d'enquête : les auditions se font sous serment.

    Pour autant, le rapport ne limite pas sa critique de l'usage des logiciels des « géants du numérique » à cette seule question. Il précise ainsi qu'« au-delà même de ces enjeux fondamentaux doit être pris en compte le risque d’accoutumance, voire de dépendance, à des solutions étrangères, qui fragilise gravement la souveraineté numérique européenne. »

    Y-a-il un sens à parler de « confiance » pour un service cloud basé sur Microsoft, Google ou Amazon ?

    Un des éléments régulièrement évoqué lors des auditions concernait le sujet du référentiel SecNumCloud – établi par l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information (ANSSI) – et des « clouds de confiance ». Ces offres de services d'informatique à distance doivent, pour être certifiées SecNumCloud, démontrer leur immunité à l'application extraterritoriale de droits étrangers. Parmi celles-ci, Blue et S3ns, en cours de certification et respectivement basées sur les technologies Microsoft et Google, sont régulièrement citées et souvent présentées comme des solutions de compromis.

    Une des forces du rapport consiste à remettre en cause le recours à de telles solutions, fussent-elles conformes au droit.

    « Le recours à des solutions étrangères opérées par des acteurs immunisés à l’égard du droit américain telles que le "cloud de confiance" Bleu, porté par Orange et Capgemini et en cours de qualification SecNumCloud, est souvent présenté comme une voie de compromis pour les acheteurs publics.
    Il ne saurait toutefois constituer une solution viable, dans la mesure où il contribuerait à entretenir l’adhérence française aux solutions étrangères tout en nous exposant au risque d’interruption de l’accès à ces technologies par leurs fournisseurs américains. »

    Pour cela, la commission s'appuie notamment sur la position exprimée par Guillaume Poupard, directeur général adjoint de Docaposte et ancien directeur général de l’ANSSI, résumée dans un encart « Bleu : un "cloud de confiance" ? » (page 248).

    Une dépendance qui s'aggrave par une absence de pilotage politique

    Comme sur le reste des sujets abordés par la commission d'enquête, l'absence de pilotage politique en matière de « souveraineté numérique » est au centre des critiques formulées dans le rapport, qui pointe un « décalage persistant entre les discours publics et les actes concrets ». Ainsi, « la commission d’enquête a relevé, dans l’ensemble, une grande ambivalence de l’État s’agissant des enjeux de souveraineté numérique et de protection de données sensibles dans le cadre de la commande publique. Malgré une doctrine de l’État s’étant étoffée ces dernières années, s’agissant notamment de l’hébergement souverain des données, de nombreux ministères et opérateurs persistent à s’en éloigner de peur de modifier des usages anciens ou au prétexte de l’absence de solutions équivalentes à celles proposées par des acteurs étrangers historiques. »

    Le cas de la plateforme des données de santé est, à ce sujet, pris comme un exemple emblématique des « contradictions de l'État ».

    La commission d’enquête a relevé une grande inertie de l’État s’agissant des enjeux de souveraineté numérique et de protection de données sensibles dans le cadre de la commande publique, qui s’illustre tristement par le cas du Health Data Hub, désormais intitulé plateforme des données de santé (PDS).

    Au gré des auditions, le rapporteur Danny Watterbeld a exprimé à plusieurs reprises ce constat d'absence de stratégie politique par la formule rhétorique : « Y a-t-il un pilote dans l'avion ? »1 Face à la directrice générale de l'École polytechnique qui a récemment fait le choix de migrer vers Office 3652, le président de la commission résume ainsi la problématique : « Donnons-nous les moyens de travailler à une alternative, parce qu'avec les choix que vous opérez nous entretenons cette dépendance », ce qu'il qualifie comme un dysfonctionnement des services de l'État3. Le rapport qualifiera même cette dépendance de « persistante et dangereuse ».

    C'est d'ailleurs une autre force du rapport de bien exprimer que la solution pour sortir de cette dépendance doit être politique. Sans cela, « par le biais d’un mécanisme auto-entretenu, l’adhérence française et européenne envers les solutions étrangères s’aggrave-t-elle progressivement, ce qui réduit continuellement notre capacité à donner corps au sursaut que la situation actuelle impose et à bâtir des alternatives crédibles. » Partant de ce constat, le rapport préconise, à raison, de « réaffirm[er] le rôle de pilote de la Direction interministérielle du numérique, sous l’autorité du Premier ministre ».

    Recommandation n°29 : Rationaliser le pilotage de la politique numérique de l’État en réaffirmant le rôle de pilote de la direction interministérielle du numérique, sous l’autorité du Premier ministre, et en rappelant aux administrations de l’État le caractère obligatoire de la doctrine « cloud au centre ».

    Le logiciel libre : pilier de la « souveraineté numérique »

    Il n'y a pas de prise de position forte vis-à-vis du logiciel libre, notamment par voie de recommandation, pour autant le rapport n'ignore pas le sujet.

    Il en est d'ailleurs question comme solution à la dépendance de Microsoft : « la gendarmerie nationale a, de longue date, décidé de migrer sur des solutions en open source, contrairement à la police nationale, qui doit supporter les coûts conséquents et cachés – plusieurs millions d’euros – induits par la migration vers Windows 11. » Le rapport précise plus loin que « de manière générale, cette dépendance à Microsoft a un coût, qui se fait par exemple sentir à chaque mise à jour de son système d’exploitation. Ainsi, selon des informations parues dans la presse, le passage de Windows 10, qui ne sera plus maintenu à compter du 14 octobre 2025, à Windows 11 devrait contraindre la police nationale à remplacer un quart de ses ordinateurs, ce qui devrait entraîner une dépense supplémentaire de 15 millions d’euros. » 4

    Dans le même esprit, le rapport cite en exemple le fait que « certains États européens semblent toutefois commencer à prendre conscience des risques […]. Le gouvernement danois a, par exemple, annoncé récemment sa volonté de remplacer progressivement les offres Windows et Office 365 de Microsoft par Linux et LibreOffice. »

    Il est également intéressant de noter que le rapport cite l'article 16 de la loi pour une République numérique – qui dispose notamment que les pouvoirs publics doivent « encourager à l’utilisation des logiciels libres et des formats ouverts lors du développement, de l’achat ou de l’utilisation de tout ou partie de ces systèmes d’information » – comme principe constitutif d'une plus grande souveraineté numérique. Si l'on peut regretter le manque de portée normative de cet article 16 par rapport à une priorité effective, cette mention contribue à ancrer les logiciels libres comme un élément de réponse.

    En parallèle, lorsque le rapport prend en exemple le récent accord Open bar de l'Éducation nationale avec Microsoft5, il prend soin « de rappeler que le code [de l'éducation] dispose que, dans le cadre du service public du numérique éducatif, "la détermination du choix des ressources utilisées tient compte de l’offre de logiciels libres et de documents au format ouvert, si elle existe" et que "les logiciels libres sont utilisés en priorité" par le service public de l’enseignement supérieur ».

    En revanche on pourrait regretter, puisqu'il est question de commande publique, que le rapport ne rappelle pas la jurisprudence du Conseil d'État qui, en 2011, a décidé qu'un appel d'offres pouvait porter sur un logiciel libre spécifique sans contrevenir au principe d'égalité de traitement, car les libertés du logiciel ne limitent pas la concurrence par la suite. 6

    L'Ugap, une machine à entretenir les dépendances ?

    L'Ugap, ou Union des groupements d'achats publics, est une centrale d'achat publique placée sous la double tutelle du ministre chargé du Budget et du ministre chargé de l'Éducation nationale. En somme, son rôle est de formaliser et de conclure des appels d'offres sur un ensemble de besoins, avec des prestataires, afin que les administrations, centrales ou territoriales, puissent directement contracter avec ces derniers, sur le périmètre défini, sans avoir besoin de passer par une procédure de mise en concurrence. Elle « représente à elle seule près de 3 % des marchés publics français, avec des commandes enregistrées d’un montant de 5,9 milliards d’euros en 2024. ». Le « domaine informatique », représente 2,5 milliards d'euros des commandes effectuées auprès de cette centrale d'achat. Son impact en termes de « souveraineté numérique » est donc déterminant.

    Comme le constate le rapport, des centrales d'achat, comme l'Ugap, « se born[ent] à un rôle d’intermédiation entre l’offre et la demande de solutions étrangères ». C'est bien là un des nœuds du problème. En facilitant l'achat de solutions comme celles de Microsoft, sans s’embarrasser de détermination des besoins ou d'appels à concurrence, les grandes centrales d'achat agissent comme une puissante machine à entretenir les dépendances technologiques. On se souviendra qu'en 2021, l'Ugap est devenue la nouvelle tenancière de l'Open bar Microsoft du ministère des Armées.

    D'ailleurs, sur le sujet de la dépendance des administrations aux solutions étrangères, la commission d'enquête ne s'y trompe pas. Elle considère que « ce phénomène est malheureusement entretenu par les grandes centrales d'achat, et en premier lieu par l'Ugap ».

    En parallèle, l’Ugap a passé des marchés spécifiquement dédiés à deux grands éditeurs de logiciels, Microsoft et Oracle, qui ont représenté respectivement environ 230 millions et 100 millions d’euros de ventes en 2024. Au premier trimestre de 2025, sept des dix prestations de services les plus vendues par l’Ugap concernaient des produits Microsoft.

    Un plus grand encadrement politique de l'Ugap, comme le recommande le rapport, inscrit dans une politique publique effective de « souveraineté numérique », pourrait faire de cette centrale un levier efficace de soutien au tissu économique du logiciel libre par exemple.

    Conclusion : (comme toujours) il faut une priorité au logiciel libre

    Le rapport de la commission d'enquête — et l'ensemble des auditions conduites — offre un éclairage nécessaire sur l'état de la commande publique et sur la puissance du levier politique qu'elle peut représenter, notamment sur les enjeux informatiques. Ce travail conforte l'April dans son appel à opérer une évaluation des dépenses logicielles de l'État.

    Plus généralement, la conviction de l'April est renforcée. Ce n'est qu'en mettant en œuvre une politique publique globale et ambitieuse, passant par une priorité au logiciel libre et un soutien par l'investissement aux communautés et tissus économiques qui les font vivre, notamment via une politique de commande publique coordonnée, que l'on pourra répondre aux enjeux de « souveraineté numérique ».
    De toute évidence, on est encore loin du compte. Espérons que ce rapport contribuera à mettre fin à l'inertie actuelle.

    Sélection de recommandations du rapport en lien avec la « souveraineté numérique » :

    • Recommandation n° 4 : Au vu des enjeux politiques et budgétaires et de l’inefficacité de sa gouvernance, confier au Premier ministre la responsabilité du pilotage, de la cohérence et de l’efficience de la politique nationale de commande publique.
    • Recommandation n°16 : Transférer dans les meilleurs délais l’hébergement de la plateforme des données de santé, dite Health Data Hub, sur une solution souveraine, immune aux législations extraterritoriales, conformément à l’article 31 de la loi Sren.
    • Recommandation n°22 : Publier au plus vite le décret d’application de l’article 31 de la loi Sren qui respecte pleinement la volonté du législateur et en assurer la mise en œuvre effective.
    • Recommandation n°23 : Élargir le périmètre des données considérées comme sensibles à l’ensemble des données produites ou détenues par des personnes publiques.
    • Recommandation n°24 : Rendre obligatoire l’insertion d’une clause de non-soumission aux lois extraterritoriales étrangères dans tous les marchés publics comportant des prestations d’hébergement et de traitement de données publiques en cloud.
    • Recommandation n°25 : Faire respecter le recours obligatoire à des offres disposant de la qualification SecNumCloud pour l’hébergement des données publiques d’une sensibilité particulière.
    • Recommandation n°26 Parmi les solutions qualifiées SecNumCloud, privilégier le recours à celles qui reposent sur des technologies intégralement souveraines
    • Recommandation n°29 : Rationaliser le pilotage de la politique numérique de l’État en réaffirmant le rôle de pilote de la direction interministérielle du numérique, sous l’autorité du Premier ministre, et en rappelant aux administrations de l’État le caractère obligatoire de la doctrine « cloud au centre ».
    • Recommandation n°30 : Remédier au défaut de pilotage politique de l’Ugap pour en faire un outil de souveraineté industrielle et numérique en confiant sa tutelle au seul ministère chargé de la souveraineté industrielle et numérique, en limitant à deux mandats successifs l’exercice des fonctions de membre du conseil d’administration et en y intégrant deux parlementaires.
    • Recommandation n°31 : Assigner aux centrales d’achat nationales, et en particulier à l’Ugap, un objectif d’appui à la structuration des filières françaises et européennes, notamment dans le secteur du numérique, avec la diffusion de solutions souveraines en matière de logiciels et d’hébergement en nuage.
    • Recommandation n°59 Créer un parcours de formation certifiant sur l'achat et la souveraineté numériques
  • 08:28 UTC Revue de presse de l’April pour la semaine 35 de l’année 2025

    Cette revue de presse sur Internet fait partie du travail de veille mené par l’April dans le cadre de son action de défense et de promotion du logiciel libre. Les positions exposées dans les articles sont celles de leurs auteurs et ne rejoignent pas forcément celles de l’April.

2025-08-29

  • 13:12 UTC L'April présente avec un stand à la Fête de l'Huma - 12, 13 et 14 septembre 2025 à la Base 217 (Essonne)
    12 Septembre 2025 - 12:00
    14 Septembre 2025 - 18:00
    Deux bénévoles derrière un stand April accueillent à bras ouvertes et en disant d'une seule voix « bienvenue ! » une personne visitant le stand April
    Illustration de Gee disponible sous licence libre Creative Commons CC BY-SA 2.0

    À l'occasion de la Fête de l'Humanité, les 12, 13 et 14 septembre 2025 à La Base 217 (Essonne), des associations libristes comme l'April, Les Ordis Libres et Framasoft seront présentes dans l'espace Sciences et Numérique.

    Stand April

    L'accueil sur notre stand sera assuré par notre présidente Bookynette, venez la rencontrer !

    Les débats-conférences proposées dans l'espace numérique

  • 11:52 UTC Soirée « radio ouverte » au studio de Cause Commune vendredi 5 septembre 2025 à 19 h 30
    5 Septembre 2025 - 19:30
    5 Septembre 2025 - 22:00

    Libre à vous !, notre émission de radio sur les libertés informatiques. est diffusée sur la radio associative Cause Commune, la voix des possibles.

    La radio ouvre ses portes chaque premier vendredi du mois à partir de 19h30 pour une soirée « radio ouverte » avec un apéro participatif. Occasion de découvrir le studio et de rencontrer les personnes qui animent les émissions.

    La prochaine soirée-rencontre « radio ouverte » aura lieu vendredi 5 septembre 2025 au studio de la radio : 22 rue Bernard Dimey 75018 Paris. Julie Chaumard, membre du conseil d'administration de l'April et chroniqueuse dans l'émission, et Frédéric Couchet, délégué général de l'April, participeront à la soirée.

    Inscription (non obligatoire, mais cela facilite l'organisation) sur le bloc-notes.

    À partir de 20 h il y aura en direct une émission intitulée « Comm'un vendredi » consacrée aux coulisses de la radio. le principe général est de réunir des animatrices et animateurs d’émissions de la radio pour parler de leurs émissions, de la radio, de leurs expériences. Mais aussi donner la parole aux auditrices et aux auditeurs.

    À l'occasion de cette émission des initiatives de la Fête des Possibles seront mises en valeur. Pour en savoir plus vous pouvez consulter cette page.

2025-08-28

  • 08:50 UTC Migrer de Windows vers un système libre, rendez-vous dans Libre à vous ! mardi 9 septembre 2025

    Depuis 2018, chaque mardi de 15 heures 30 à 17 heures, l’April, l’association de promotion et de défense du logiciel libre, propose l’émission Libre à vous ! sur radio Cause Commune pour faire découvrir les enjeux et l’actualité du logiciel libre, et permettre de prendre le contrôle de ses libertés informatiques.

    Rentrée et programme de septembre

    L’émission fait sa rentrée mardi 9 septembre 2025 à 15 heures 30.

    Le sujet principal portera sur la migration vers un système libre sur le poste de travail.

    Ce sujet a été choisi pour mettre en avant l’alternative logiciels libres à l’obsolescence logicielle induite par Microsoft, suite à l’annonce de la fin des mises à jour de sécurité gratuite pour Windows 10 dès le 14 octobre 2025. Cette décision pourrait entraîner l’obsolescence anticipée de millions d’équipements, encore fonctionnels, du fait de l’incompatibilité de nombreux appareils avec Windows 11.

    Interviendront lors de cette émission :

    • Isabelle Carrère de l’association Antanak. Basée dans le 18e arrondissement de Paris, Antanak reconditionne des ordinateurs, y installe des systèmes et logiciels libres, les donne, soutient la réappropriation du numérique via des accompagnements individualisés et des ateliers numériques.
    • Julien Négros, responsable technique de l’administration système chez Enercoop, fournisseur coopératif français d’électricité d’origine renouvelable. Enercoop a environ 250 postes de travail sous un système libre (Debian GNU/Linux), répartis parmi toutes les coopératives.
    • une personne d'une collectivité (en attente)

    Au programme ensuite en septembre :

    • mardi 16 septembre : rencontre avec InterHop qui promeut et développe l’utilisation du logiciel libre pour la recherche en santé
    • mardi 23 septembre : le langage de programmation Python
    • mardi 30 septembre : parcours libriste avec Elena Rossini. Elena Rossini est cinéaste, photographe et militante italienne. Son travail porte sur les questions de justice sociale, de représentation médiatique et sur l’exploitation du pouvoir d’Internet pour le changement. Un parcours libriste est l’interview d’une seule personne pour parler de son parcours personnel et professionnel. Un parcours individuel mais qui va bien sûr être l’occasion de partager messages, suggestions et autres.

    Libre à vous ! désormais rediffusée sur Radio Quetsch

    Depuis quelques années Libre à vous ! est rediffusée sur d’autres radios

    Nous avons le plaisir d’annoncer que Libre à vous ! sera désormais également diffusée sur Radio Quetsch les mardis de 18 heures à 19 heures 30. Radio Quetsch est une radio qui émet sur le territoire du Sundgau qui va du pied des Vosges au début du Jura Suisse. C'est une web radio qui a aussi une autorisation temporaire de diffusion en FM sur 89,1 Mhz du 21 juin au 21 décembre 2025.

    Abonnez-vous au podcast et à la lettre d’actus

    Pour ne rien rater concernant Libre à vous !

    Soirée de rentrée vendredi 5 septembre 2025 à partir de 19 heures 30

    Libre à vous ! est diffusée en direct sur la radio Cause Commune (93.1 FM et en DAB+ en Île-de-France et sur son site web. Les podcasts et transcriptions sont ensuite disponibles.

    Radio à vocation généraliste, Cause Commune traite, à travers sa grille, une grande diversité de thématiques, dont les principales sont : éducation populaire, sciences sociales, culture, société, culture numérique, musiques, actualité. Découvrez les émissions sur le site de la radio.

    Dans un objectif notamment de créer du lien avec l’auditorat, la radio ouvre les portes du studio (22 rue Bernard Dimey, 75018 Paris) chaque premier vendredi du mois à partir de 19 heures 30 pour une soirée radio ouverte.

    La soirée de rentrée aura lieu vendredi 5 septembre. Frédéric Couchet, membre de l’équipe Libre à vous !, participera à la soirée. Si vous le souhaitez (cela facilite l’organisation) vous pouvez indiquer votre présence sur le bloc-notes.

2025-08-25

2025-08-11